La défaite à Wimbledon l'a-t-elle rendu fragile ?
de Rolf Fleckenstein
Quiconque, en particulier en tant que fan, a regardé Roger Federer jouer son match du quatrième tour contre Tommy Robredo a été pris de désespoir. Il fallait osciller entre les pleurs, l'horreur et les cris, si le bonheur et le succès de Federer sur le court signifiaient quelque chose pour vous. Mais on ne pouvait pas le comprendre. Un homme comme Tommy Robredo n'avait jamais été un véritable adversaire pour Federer, un adversaire qu'il avait toujours réussi à vaincre à coup sûr, et puis tout à coup, ceci : défaite contre Robredo, et ce en "seulement" trois sets. Quelle catastrophe ! Alors qu'il avait perdu le premier set de justesse et le deuxième nettement, il avait l'occasion de faire un break dans le troisième et de remporter rapidement le set pour renverser le cours du match. Son adversaire lui a pratiquement offert cette chance, mais il n'a pas réussi à la saisir. Des erreurs stupides plutôt que des coups gagnants. Déformé, décalé, perdu. C'était à s'arracher les cheveux et pour Federer lui-même, cela a dû être un véritable enfer, car lorsque les coups ne viennent pas comme on les attend, le doute, le désarroi et l'impuissance augmentent face à un adversaire qui, par ailleurs, peut être vaincu. Et c'est ce qui devait arriver, mais que personne, à l'exception du coin de Robredo, ne voulait : Roger Federer perd contre Tommy Robredo en trois sets : 6:7, 3:6 et 4:6. Federer s'est battu lui-même et a tout fait pour que Robredo l'emporte, c'est ce qui est en fait le plus amer dans toute cette histoire.
Qu'est-ce qui se passe avec Roger Federer ? Que s'est-il passé ce jour-là ? On ne peut tout simplement pas croire que Federer ait perdu l'habitude de jouer du jour au lendemain. Cela ne peut tout simplement pas être dû à la technique et au physique. Mais qu'en est-il de son mental et de son état d'esprit : la volonté inconditionnelle, la motivation et une confiance en soi intacte ? De plus en plus de soupçons se font jour, comme je l'ai suggéré dans mon article "Le football, une affaire de famille". "Roger Federer - Sur les traces de Pete Sampras" que j'ai décrit. La défaite de Federer contre Sergiy Stakhovsky à Wimbledon cette année a manifestement eu des effets et a apparemment entraîné une grave rupture de la confiance en soi et peut devenir un coup de poignard dans le dos s'il n'entreprend pas rapidement quelque chose contre cette expérience traumatisante. Un entraînement purement sportif, un travail de reconstruction physiologique, une bonne alimentation, etc. ne suffiront pas à eux seuls, je le crains. Il doit s'attaquer à la psyché qui a été mise à mal par la défaite à Wimbledon, il doit travailler et assimiler psychologiquement cette défaite traumatisante, car elle l'a manifestement rendu très fragile. Ce n'est que lorsqu'il aura affronté ce traumatisme de la lourde défaite et qu'il l'aura correctement traité que cette fragilité s'éloignera de lui. On ne peut que souhaiter à un grand sportif et joueur de tennis comme Roger Federer de prendre rapidement les mesures qui s'imposent pour contrer de manière décisive et efficace la tendance à la baisse de ces derniers mois.
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